L’événement parallèle du PFBC sur la transhumance transfrontalière mobilise et résonne au 14e Sommet du Forum Mondial sur la Migration et le Développement (FMMD) de Genève

Genève, mercredi 24 janvier 2024. La Co-Facilitation des Républiques française et gabonaise du Partenariat pour les Forêts du Bassin du Congo (PFBC) en étroite collaboration avec la Commission Economique des Etats d’Afrique Centrale (CEEAC), la Société pour la Conservation de la Vie sauvage (WCS)) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) au Cameroun, a organisé au 14e Sommet du Forum Mondial sur la Migration et le Développement (FMMD), un événement parallèle de Haut Niveau sur la transhumance transfrontalière. En effet, au carrefour du changement climatique, de l’accès à l’eau, de l’agriculture, de la lutte contre la désertification, de la préservation de la biodiversité, des forêts et des migrations transfrontalières, la transhumance est la thématique transversale par excellence et justifie le thème central de l’événement parallèle qui a porté sur : « rencontre entre le Sahel et le nord de l’Afrique équatoriale - les défis des questions liées à la transhumance transfrontalière, la survie des aires protégées, des ressources naturelles et des vies humaines, le développement, la sécurité et la paix ».

L’objectif de cet événement parallèle de Haut Niveau pour la co-Facilitation Franco-gabonaise du PFBC était d’informer le Forum mondial sur la migration et le développement (FMMD) sur la Déclaration de N’Djamena 2019 sur la transhumance transfrontalière. Cette Déclaration majeure qui résulte de travaux associant pour la première fois le Sahel et le nord de l’Afrique équatoriale, des ministres de l’environnement, de l’élevage et les ministres de la défense, de la sécurité pour définir la stratégie à mettre en œuvre au niveau des deux sous régions pour encadrer les transhumances, gérer durablement les ressources et neutraliser les groupes armés transfrontaliers qui se livrent au braconnage et s’attaquent aux populations.

 

Y ont pris part à l'événement en virtuel, une cinquantaine de participants représentants entre autres : les pays concernés, la CEEAC, les représentants des transhumants, des Organisations internationales, la société civile et des partenaires techniques et financiers.

 

L’événement était modéré par Maître Bertille Mayen, expert en transhumance du PFBC.

Comme le prévoyait le programme, la session d’ouverture était articulée autour des allocutions du Co-Facilitateur de la République française du PFBC, Ambassadeur Christophe Guilhou, de la Commission CEEAC par le Dr Honoré TABUNA, Commissaire à l'Environnement, Ressources Naturelles, Agriculture et Développement Rural.

 

L’Exposé liminaire sur la Déclaration de N’Djamena : Son importance, ses défis, ses opportunités et ses perspectives ont été faits par le Ministre d’Etat, S.E.M. François-Xavier de Donnea, Royaume de Belgique, Ex Facilitateur du Royaume de Belgique du PFBC et de M. DIOP Abdel Rahmane, Chef de Mission de l'OIM au Cameroun. Le Lien entre les changements climatiques, les migrations/mobilités/transhumances et les ressources naturelles, la paix, la sécurité a été souligné aussi bien que l’urgence d’une approche régionale.

 

Le Panel sur les retours d'expérience du terrain a permis aux participants de suivre des présentations qui ont donné un aperçu de la mise en œuvre de la Déclaration de N’Djamena, les résultats des études, stratégies, cartographies, programmations, projets et accords transfrontaliers de différentes organisations par des experts ayant suivi le processus ces dernières années à savoir entre autres :

  • Cartographie du nexus : transhumance transfrontalière, survie des aires protégées, ressources naturelles et vies humaines, développement, sécurité et paix (Florence Palla, RIOFAC)
  • Résultats des études et stratégies (Paul Scholte, GIZ ; Matt Luizza, USFWS ; Timea Szarkova, Concordis International)
  • Cas pratiques, stratégies pratiques, plans d'investissement nationaux et accords transfrontaliers (chefs de file des partenaires des blocs géographiques (Emmanuel Namkoisse, WCS, Luca Ferrini, GIZ)
  • Coopération régionale sur la transhumance pacifique - Communautés économiques régionales (CER) : CEEAC, IGAD, CEDEAO : Moussa Demsa Baschirou, CEEAC ; Japheth Kasimbu, IGAD

 

Mr Christophe Ducastel de l’AFD en session de clôture a fait un résumé de l’événement, présenté les recommandations et les perspectives.

Quelques points saillants issus de l’événement parallèle :

  • Des changements climatiques aggravent l’aridité des principales zones de pâturages dans les régions sahéliennes, l’accroissement des investissements financiers dans les cheptels qui contribue à l’augmentation de la taille et du nombre des troupeaux transhumants, de la persistance de foyers terroristes et de conflits armés dans plusieurs zones de la région, de la forte croissance démographique dans les pays sahéliens. En raison de ces phénomènes, les dynamiques des transhumances entre le Sahel et le Bassin du Congo menacent les perspectives de développement socio-économique, de la paix et de la sécurité, ainsi que de la conservation des forêts et de la biodiversité dans les zones où elles ne sont pas suffisamment encadrées.
  • Mise en évidence de la corrélation, nexus très étroit entre la mobilité, la transhumance transfrontalière, le changement climatique, la dégradation de la biodiversité et des forêts, paix, sécurité et développement ainsi que les mécanismes pour inverser la tendance qui tendent à s’aggraver dans l’espace CEEAC-COMIFAC.
  • Sensibilisation par des acteurs de terrains sur l’urgence des questions de transhumance transfrontalière entre le sahel et le Nord de l’Afrique Equatoriale pour sa prise en compte dans les foras/ conférences nationales, régionales et internationales.
  • Une des plus grandes réussites dans la mise en œuvre de la Déclaration a été célébré au cours de l’événement parallèle à savoir l'établissement de dialogues entre agriculteurs, conservateurs et les éleveurs par le biais de forums et d'équipes de sensibilisation et d'engagement dans les aires protégées, grâce à des agents d'engagement dans la transhumance ou agents « TANGO ».
  • Appel pour une mobilisation nationale et internationale pour la mise en œuvre des Plans d’Investissements-Pays pour mieux organiser, sécuriser et canaliser les flux de transhumance Nord-Sud, présentés et adoptés à Yaoundé en juillet dernier au cours de la deuxième conférence internationale sur la transhumance transfrontalière, et qui doivent s’appuyer sur des modèles innovants pour éviter de traiter les sujets en silos, comme cela se passe à travers le développement de l’approche One Health.
  • Un impératif serait que les États concernés s’accordent pour prendre des mesures d’encadrement et de sécurisation de la transhumance.
  • La nécessité de poursuivre des échanges pour aboutir aux conclusions des accords transfrontaliers, notamment au niveau régional et entre les pays, entre autres, à l’Ouest entre le Nigeria et le Cameroun, au Centre entre le Tchad et la RCA et à l’Est d’une part entre le Sud-Soudan et la RDC et d’autre part entre la RDC et la RCA ; et les accords entre IGAD et la CEEAC.
  • Sur la base des résultats acquis, la mise en œuvre sur le terrain des investissements grandeurs natures sont nécessaires avec une participation active des plateformes de transhumants.
  • Il a été recommandé entre autres que les organisations de conservation développent des partenariats avec les pasteurs pour soutenir la gestion intégrée des paysages et promouvoir la mobilité du bétail et de la faune. Les gouvernements devraient inclure des représentants des transhumants dans les consultations sur la sécurité, en prenant la tête de la planification territoriale, tout en assurant une représentation mesurée des éleveurs, et la communauté internationale devrait renforcer la coordination entre les secteurs de la conservation, de la sécurité et du développement et assurer la continuité de l'assistance financière et technique intégrée. En savoir plus sur les recommandations

Le rendez-vous a été pris pour poursuivre les discussions au cours de la 20e Réunion des Parties du PFBC qui aura lieu du 3 au 6 juin 2024.

 

Bien vouloir télécharger ci-dessous :

Allocutions - Sessions inaugurales

 

Présentations techniques

Dr Florence Palla, Projet RIOFAC

Dr Paul Scholte

Mme Timea Szarkova, Concordis International

Mr Emmanuel Namkoisse, WCS

Mr Luca Ferrini, GIZ

 

Documents de présentation de l’événement

 

En savoir plus : Tout sur la transhumance du PFBC

Voir les photos de l’événement parallèle de Haut Niveau

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