Le Congrès mondial de la nature de l'UICN 2020 : Rapports quotidiens IISD

Le Forum a conclu ses délibérations par une autre journée animée, pleine de sessions, de dialogues et de plénières thématiques. Avec de nombreuses idées inspirantes présentées, un message optimiste a émergé lors de la clôture du Forum : un changement transformationnel positif est encore possible, même si le temps presse.

Les temps forts de la journée comprenaient :

  • Un message optimiste issu de la session de clôture du Forum, soulignant le potentiel du changement transformationnel requis, tout en avertissant que le temps est compté ;
  • La tenue de sept plénières thématiques parallèles, produisant des conclusions importantes ; et
  • L’annonce que le Forum publiera un manifeste contenant ses travaux, organisé autour des principaux messages sur le climat, la biodiversité, la relance après la pandémie et l’économie.

 

Finance verte

Dorothée Herr, UICN, a modéré la session. Chris Buss, UICN, a souligné que la mobilisation des finances publiques est cruciale pour l’augmentation des investissements privés dans la conservation de la nature, mettant en exergue l’importance des mécanismes d’assurance qualité comme la Norme mondiale de l’UICN pour des solutions fondées sur la nature (Norme SfN).

Vincent Gradt, Mirova Natural Capital, a parlé de l’approche à deux volets de Mirova pour l’obtention d’un financement supplémentaire en faveur de la conservation. Il a expliqué que la première étape réduit le risque du projet pour accroître la confiance des investisseurs traditionnels, et la seconde, favorise un financement plus innovant en soutenant de petits projets de démonstration par le biais d’instruments tels que le Fonds accélérateur Nature+.

 

Jurgis Sapijanskas, Fonds pour l’environnement mondial (FEM), a partagé deux axes de travail complémentaires. Premièrement, le FEM travaille avec les gouvernements pour soutenir le financement vert de niche, créant des conditions favorables pour augmenter le financement privé. Deuxièmement, le FEM aide à réorienter les flux financiers nuisibles vers des conclusions positives pour la nature en exhortant, entre autres, les entreprises, les investisseurs et les institutions financières à mesurer, évaluer et divulguer leurs dépendances et leurs impacts sur la nature dans le cadre du Groupe de travail sur les divulgations financières liées à la nature.

 

Ivo Mulder, Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), a souligné que l’intensification du financement au profit de la nature nécessite: une augmentation du financement mixte, qui réduit le risque de projets de conservation non prouvés et à petite échelle, en encourageant le financement du secteur privé; l’élaboration de contrats de prêt standardisés à caractère positif que les banques commerciales peuvent proposer à leurs clients; et la standardisation des mesures visant à débloquer le soutien des investisseurs institutionnels.

 

Margaret Kim, Gold Standard, a souligné la nécessité de normes de haute intégrité environnementale et d’une évaluation des impacts par le biais de rapports d’inventaire et de quantification des impacts. Elle a indiqué que la norme SfN était un moyen d’assurer des progrès crédibles vers de multiples objectifs de développement durable.

 

Les participants ont ensuite discuté, entre autres: des lacunes dans la mobilisation des ressources et les capacités de suivi dans les pays en développement; le besoin de robustes mécanismes de suivi, de communication et de vérification; du potentiel des paiements pour les services écosystémiques; de la nécessité de cohérence politique et de lutte contre les subventions néfastes; et des modèles de financement mixte pour que le secteur privé s’engage en faveur des SfN dans les chaînes d’approvisionnement.

 

Partenariats des solutions fondées sur la nature

Cette session a été modérée par Radhika Murti, UICN. Stewart Maginnis, UICN, a souligné le travail de l’Union sur les SfN, y compris la norme SfN lancée en 2020. Il a indiqué que les partenariats, y compris avec les peuples autochtones et les communautés locales (PACL), les universités et le secteur financier, sont impératifs pour garantir que les SfN respectent ses engagements potentiels. Guy Ryder, directeur général de l’Organisation internationale du travail (OIT), par message vidéo, a souligné qu’il ne peut y avoir d’économie productive ou de travail décent sans une planète saine, notant que les emplois dépendent de la préservation des écosystèmes.

 

Rémy Rioux, directeur général de l’Agence française de développement (AFD), par message vidéo, a souligné l’engagement de l’AFD à doubler le financement de la biodiversité à hauteur de 1 milliard d’euros d’ici 2025. Ania Grobicki, Fonds vert pour le climat, a déclaré que les SfN sont complexes car elles incarnent de multiples valeurs et services, et a souligné l’importance des partenariats pour évaluer et utiliser correctement ces atouts.

 

Kazuaki Hoshino, ministère de l’Environnement, Japon, a décrit les efforts nationaux sur la réduction des risques de catastrophe basée sur les écosystèmes et a souligné la publication d’un manuel du praticien pour promouvoir cette solution. Gilles Kleitz, AFD, a déclaré que son organisation a décidé de placer la norme SfN au cœur de ses activités d’intégration et de l’utiliser comme principal instrument pour «verdir» les différents secteurs.

 

Jennifer Tauli Corpuz, Nia Tero, a souligné les inquiétudes que la dynamique derrière les SfN exercera une pression indue sur les terres autochtones, conduisant à l’accaparement des terres et à l’intensification des activités industrielles. Pour répondre à ces préoccupations, elle a proposé entre autres: de clarifier le concept de SfN; et d’élaborer des normes pour un partage équitable des avantages monétaires et non monétaires avec les peuples autochtones.

 

Nadine McCormick, Conseil mondial des entreprises pour le développement durable, a souligné que les entreprises, en tant que principaux facteurs de la perte de biodiversité, doivent faire partie de la solution, ajoutant que les SfN offrent un moyen de minimiser les impacts négatifs sur la nature et d’articuler les dépendances mutuelles. Elle a appelé à décomposer la complexité de la norme SfN et à la relier aux besoins commerciaux et sociétaux.

 

10 propositions pour une planète durable: voix des jeunes pour un nouveau pacte pour la nature et les hommes

La session a été modérée par Christian Schwarzer, Global Youth Biodiversity Network (GYBN). Jyoti Mathur-Filipp, Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique (CDB), a souligné que 35% de la population mondiale a moins de 20 ans, les exhortant à «nettoyer le gâchis causé par les générations précédentes».

 

Pravali Vangeti, Programme d’éducation au patrimoine mondial de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), s’est concentré sur les activités engageant les jeunes, afin de préserver, en tandem, la nature et la culture. S’agissant de l’engagement des jeunes, elle a souligné l’inclusion et l’autonomisation de la communauté.

 

Appelant à une participation importante des jeunes, Alicia May Donnellan Barraclough, Réseau des jeunes de l’UNESCO sur l’Homme et la biosphère (MAB), a exhorté à sortir des silos et à renforcer la capacité des paysages à fournir des moyens de subsistance durables.

 

Alexandre Capelli, LVMH, a présenté la stratégie de l’entreprise en matière de biodiversité, de climat, de transparence et d’économie circulaire. Évoquant la transition de l’entreprise de l’approvisionnement en matériaux certifiés vers l’agriculture régénérative, il a cité des exemples d’initiatives et de partenariats liés au développement durable.

 

Meriem Bouamrane, Secrétariat du MAB de l’UNESCO, a parlé des interdépendances mondiales et des défis collectifs posés, soulignant que les jeunes sont nécessaires à la transformation requise. Elle a souligné la nécessité de concilier conservation et utilisation durable, ajoutant que «les aires protégées sont importantes, mais que l’objectif 30 par 30 n’a pas de sens si nous continuons à détruire les 70 % restants».

 

Melina Sakiyama, GYBN, a souligné que bien qu’une grande part de responsabilité incombe aux jeunes générations en tant qu’espoir futur, elles opèrent sans pouvoir réel et avec une dette écologique. Elle a résumé les 10 propositions des jeunes pour une planète durable, à savoir: maintenir l’intégrité des systèmes de soutien; s’attaquer aux causes profondes de la crise environnementale; réglementer et surveiller les activités commerciales; mobiliser les ressources et les répartir équitablement; aborder les valeurs et les comportements; promouvoir une éducation transformatrice; promouvoir l’inclusion et l’autonomisation; protéger les droits et la justice; se réconcilier avec la nature; et édifier des alliances et des dialogues.

 

Plénières thématiques de clôture

Connaissances, innovation et technologie: la co-modératrice Ana Rodrigues a ouvert la session, avec deux tables rondes: l’application des principales techniques d’évaluation aux pratiques de conservation et les outils et les programmes de connaissances sur la conservation pour encourager l’impact de la conservation.

 

Le premier groupe de discussion présentait Penny Langhammer, Re:wild; Samantha Cheng, Musée américain d’histoire naturelle; David Gill, Université Duke; et Bernardo Strassburg, Institut international pour la durabilité. La discussion s’est concentrée sur l’utilisation de techniques contrefactuelles—évaluer ce qui se serait passé sans intervention—pour surveiller l’impact des interventions de conservation. Les conférenciers ont trouvé que la conservation est très positive, mais qu’une analyse plus approfondie sera nécessaire à l’avenir.

 

Gustavo Fonseca, FEM, a modéré le deuxième groupe de discussion. Les conférenciers y étaient Philip McGowan, Newcastle University; Elizabeth Bennett, Société de conservation de la faune; Marc Hockings, Université du Queensland; et Bibiana Sucre, Provita. Les conférenciers ont présenté des outils élaborés par l’UICN pour favoriser et inciter à d’autres impacts en faveur de la conservation. Les outils mis en exergue comprenaient la mesure STAR (Species Threat Abatement and Restoration), le statut vert des espèces, la liste verte des zones protégées et conservées et la nécessité d’inverser le Rouge.

 

Droits et gouvernance: Phoebe Weston, the Guardian, a modéré la session, qui s’est concentrée sur les droits des groupes vulnérables en matière de conservation.

 

Pour d’amples informations, bien vouloir télécharger le document ci-dessous :

 

 

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