Semaine africaine du climat 2022, le Gabon présente une innovation pour ouvrir la voie à l’échange de crédits carbone en Afrique - ENVIRONEWS-RDC

La République du Gabon a proposé aux Etats membres réunis pour l’édition 2022 de la Semaine africaine du climat, une législation susceptible d’ouvrir la voie à l’échange de crédits carbone en Afrique. Dans le cadre de son programme ART-TREES HFLD, le Gabon invite les pays et les juridictions infranationales éligibles de générer des crédits vérifiés de réduction et d’absorption des émissions en répondant à des exigences précises et complètes en Afrique afin de palier au besoin des communautés locales dépendantes des forêts pour leur survie. Ce mécanisme a été présenté par le ministère gabonais de l’environnement ce mardi 30 août au cours de la semaine africaine du climat.

 

« Ces exigences consistent à faire la surveillance, des rapports et vérification indépendants de l’évolution des forêts du bassin du Congo. De veiller à l’atténuation des risques de fuite et d’inversion, éviter le double comptage, apporter une assurance de garanties environnementales et sociales solides et  faire la délivrance transparente d’unités sérialisées sur un registre public », a déclaré le ministre gabonais des Eaux et Forêts, des Mers, de l’Environnement, chargé du changement climatique et de l’aménagement du territoire, le professeur Lee White.

 

ART et TREES ont été conçus pour aider à accélérer les progrès vers la comptabilisation et la mise en œuvre à l’échelle nationale afin de réaliser des réductions et des absorptions d’émissions à grande échelle et d’atteindre les objectifs de l’Accord de Paris.

 

« Ces deux outils s’appuient sur des programmes pilotes d’action précoce. Ils sont conformes aux décisions de la CCNUCC, notamment l’Accord de Paris, le Cadre de Varsovie et les Garanties de Cancún. Il s’agit de nouveaux mécanismes afin d’inciter les pays à forte densité forestière et faible déforestation à maintenir le cap du faible taux de déforestation. Ce qui est essentiel actuellement est que les États travaillent avec des partenaires pour développer des mécanismes de paiement qui nous permettront de stabiliser les forêts et d’inverser la déforestation et la dégradation des forêts dans les pays HFLD, plutôt que de simplement ralentir (=réduire) la déforestation », a renseigné Nour Anour, membre du groupe des experts et consultants en sciences de l’environnement.

 

Dans son discours d’ouverture de la Semaine africaine du climat, le président du Gabon, Ali Bongo a appelé les différents dirigeants à façonner considérablement l’avenir de l’Afrique au sortir de ses assises. « Je vous invite à saisir cette opportunité pour travailler sur des solutions innovantes, concrètes et durables et donner aux nations africaines les moyens de lutter avec succès contre les changements climatiques. Nous devons faire un effort pour parler un même langage quant au bien-être du climat de l’Afrique et du monde », a-t-il exhorté.

 

Le Gabon, un pays exemplaire dans la réduction des CO2 en Afrique

Le Gabon se présente aujourd’hui comme un meilleur élève en matière de réduction de la déforestation sur son territoire. Cette assiduité a fait de lui le premier pays d’Afrique à recevoir des paiements basés sur les résultats pour la réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts.

« Ce versement était proportionnel à nos réductions historiques d’émissions en 2016 et 2017 à 5 $/tonne. Nous travaillons pour que ces fonds de 17 millions de dollars financent des projets qui préservent les forêts du Gabon. La semaine africaine du climat ouvre une autre voie au Gabon pour finaliser les systèmes qui seront nécessaires pour permettre au pays de vendre officiellement des crédits carbones à l’avenir », a renseigné le professeur Lee White.

 

La République démocratique du Congo élevé au rang de premier poumon mondial et au multiples de ses efforts ne sait toujours pas bénéficier du financement pour la réduction des émissions de CO2.

 

« Réussir à réduire ses émissions de CO2 et à protéger des habitats essentiels, c’est un exploit pour un pays comme le Gabon mais c’est regrettable si ce n’est pas le cas pour la République démocratique du Congo, un pays les plus boisés du monde actuellement. Les récompenses attribuées au Gabon soulignent le pouvoir du travail qu’ils ont entrepris pour que leurs efforts soient reconnus. Nous devons en faire autant », a déclaré Joël Ntumba, expert congolais sur les questions environnementales.

 

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