Aires protégées en Afrique Centrale : le programme Ecofac 6 fait son examen – lavoixdukoat

La première édition du Comité de pilotage du programme régional d’appui à la biodiversité et des écosystèmes fragilisés en Afrique Centrale, s’est ouverte ce mardi 4 mai 2021 à Douala au Cameroun. Les experts de la sous-région ont trois jours, à compter de ce mardi 4 mai 2021, pour noter les avancées, et déblayer le terrain des perspectives.

Ce comité de pilotage régional qui s’inscrit dans le cadre du programme Ecofac 6 est financé par l’Union européenne avec 86.417.500 euros. La Communauté économique des Etats de l’Afrique Centrale (Ceeac) est le maître d’ouvrage.  La Ceeac a tenu à ce que les travaux se fassent au Cameroun, un pays qui compte aujourd’hui 30 aires protégées, soit 9 millions d’hectares, c’est-à-dire 20% du territoire national, comme l’explique le Chef de la Cellule d’appui à l’ordonnateur national du programme au Cameroun, Aliou Abdoulahi.

 

L’enjeu du programme Ecofac 6 est ô combien considérable, comme le martèle le Commissaire environnement, agriculture et développement rural de la Ceeac, Honoré Tabuna. «Nous sommes dans une sous-région où depuis  2014 nous avons connu des problèmes économiques liés à la baisse du prix du baril de pétrole. Depuis cette année et même avant 2014, les Etats sont à la recherche de la diversification de nos économies. L’une des voies c’est l’économie de la biodiversité. Ce programme a été lancé en 2017. Aujourd’hui nous allons faire le point de l’état d’avancement de ce programme. Il s’agit des aires protégées où se trouvent notre biodiversité, les ressources minières, les villages, les populations riveraines.»

 

Ecofac 6 est en fait un programme pilote pour construire dans la sous-région l’économie des aires protégées qui est « vraiment un élément très important sur l’économie verte. Il y a eu Ecofac 1, 2, 3, 4, 5. On s’est rendu compte que jusque-là, ces programmes se concentraient plus sur la conservation. Vous ne rentrez plus dans les forêts, vous n’abattez plus le gibier. Mais qu’est-ce qu’on mange ? Ce côté socio-économique n’a pas beaucoup été développé. Ce qui fait que les États pensent qu’il est venu le temps de tirer les leçons pour parler aussi bien de la conservation que de l’économie de la conservation. Est-ce qu’avec la conservation on peut créer des emplois, gagner de l’argent, améliorer les conditions de vie des populations des aires protégées ? Comment faire en sorte que l’Irad au Cameroun puisse jouer son rôle dans un tel programme ?…C’est autant de questions que nous devons régler, à partir des enseignements de ce programme. On pourra alors mettre sur pied un cadre institutionnel fort pour combler certaines faiblesses constatées dans la mise en œuvre de ce programme. La sous-région a une place importante dans la vie économique de nos Etats, mais aussi dans le monde entier puisque c’est le deuxième massif forestier qui joue un rôle important dans la lutte contre le changement climatique», poursuit Honoré Tabuna.

 

Le Cameroun tire d’énormes retombées du programme Ecofac 6. Secrétaire permanent de l’Organisation pour la conservation de la faune sauvage en Afrique (Ocfsa), le Camerounais Dr. Ibrahim Linjonom énumère quelques avantages pour le Cameroun : «C’est un programme qui a plusieurs volets. Au niveau du volet formation par exemple, la GIZ, qui est l’agence de mise en œuvre, intervient dans le volet formation des éco-gardes, avec l’appui de l’Ecole de faune de Garoua. L’Ecole de faune de Garoua est un acteur sous régional important pour la sous-région et même pour l’Afrique francophone en matière de formation des agents de lutte anti braconnage.

 

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