La saisie d’une quarantaine de primates remet à jour le trafic illicite en RD Congo -MONGABAY

LUBUMBASHI, République démocratique du Congo — Le 2 décembre, les autorités togolaises ont saisi 38 primates à l’aéroport, envoyés de Kinshasa vers la Thaïlande, incluant au moins deux espèces classées comme vulnérables par l’UICN. Parmi ces animaux, 30 n’avaient pas été déclarés au départ en République démocratique du Congo (RDC).

Le 7 décembre, le Togo a rapatrié les 38 primates, initialement au zoo de Kinshasa, selon un communiqué de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) du 19 décembre 2023. Parmi les 38 primates, 14 sont morts à Kinshasa avant le transfert des 24 singes restants vers le refuge JACK (Jeunes animaux en captivité au Katanga) à Lubumbashi le 29 décembre.

 

« Les animaux qui ont survécu nous ont été confiés dans le but de les réhabiliter pour qu’un jour ils puissent regagner leurs lieux naturels. Puisque nous sommes partenaire de l’ICCN », explique Franck Chantereau, directeur de l’association JACK. Il confie à Mongabay que la mortalité élevée est due aux mauvaises conditions de transport par les trafiquants.

 

L’interception des singes illustre le déficit de contrôle aux frontières congolaises. La cargaison qui s’est retrouvée en transit au Togo était destinée à la Thaïlande, partie de l’aéroport de Ndjili à Kinshasa. Parmi les animaux saisis au Togo, figuraient les lesula (Cercopithecus lomamiensis), une espèce de guenon qui n’a été identifiée et formellement décrite dans les forêts de la province de Lomami qu’en 2012, et le mangabey noir (Lophocebus aterrimus). Ces deux espèces sont classées comme vulnérables par l’UICN.

 

Inscrits à l’Annexe II de la CITES, ils peuvent être exportés de la RDC avec un permis ; mais Chantereau assure à Mongabay que les trafiquants n’ont pas eu les permis nécessaires pour cette expédition. « Quand les animaux sont arrivés au Togo, les autorités togolaises, avec l’aide des associations de lutte contre la fraude faunique, se sont aperçues que les animaux qui étaient dans les boîtes ne correspondaient ni au nombre ni aux espèces permis d’exportation CITES de la RDC. Donc, elles ont procédé à la confiscation des animaux. »

 

Les principales destinations sont la Thaïlande, Dubaï et la Chine, où des riches s’offrent des primates comme animaux de compagnie ou des jouets, explique Franck Chantereau. La technique consiste à inscrire sur les documents dûment signés par les services habilités (CITES et ICCN notamment) des espèces non protégées et donc autorisées à la vente. Cela sert à déjouer la vigilance des contrôleurs.

 

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