Yangambi : bâtir un paysage durable qui donne la priorité aux populations – CIFOR

Alphonse Selemani est agriculteur. Il habite à Yanonge, un village situé au nord de la République démocratique du Congo (RDC). Comme nombre d’autres hommes dans la zone (et même parfois de femmes), il produit également du charbon de bois, connu localement sous le nom de makala, pour compléter ses revenus. Il le vend ensuite à des intermédiaires qui approvisionnent la ville de Kisangani. Mais quelquefois, le prix de vente est si bas qu’il a du mal à joindre les deux bouts.

 

Jusqu’à récemment, A. Selemani ne se souciait pas des effets de la production de makala sur l’environnement. La forêt qui entoure Yanonge est vaste et recèle suffisamment d’arbres à récolter. Cependant, il s’est aperçu que ses essences préférées commençaient à se raréfier dans la brousse environnante.

 

À travers une association de charbonniers, il cherche désormais des solutions pour que son activité économique devienne plus rentable et durable.

 

L’expérience d’A. Selemani illustre parfaitement le drame qui se joue au cœur du bassin du Congo, la seconde plus grande forêt tropicale du monde après l’Amazonie. Les communautés rurales aux moyens de subsistance limités n’ont d’autre choix que de surexploiter les ressources naturelles.

 

En RDC, le bois de chauffe et la production de makala représentent plus de 90 pour cent de tout le bois exploité, et l’agriculture à petite échelle est le premier moteur de déforestation dans la région.

 

Selon Paolo Cerutti, expert scientifique senior du CIFOR-ICRAF, l’amélioration des moyens de subsistance des populations rurales devrait guider les initiatives visant à réduire la pression sur les écosystèmes.

 

« Pour façonner des paysages résilients, il est impératif de créer des emplois verts qui améliorent la qualité de vie et ouvrent des opportunités permettant aux populations d’exploiter les ressources de manière plus durable », explique-t-il.

 

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