PASTORALISME EN AFRIQUE CENTRALE ORIENTALE : Implications pour l'État, la société et l'environnement.

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Résumé exécutif

Dans la zone Est de l’Afrique centrale, le pastoralisme est en train de traverser une période de transformation rapide caractérisée par une plus forte tendance des groupes pastoraux à se déplacer dans de nouvelles zones sur de plus longues distances. Grâce aux progrès de la médecine vétérinaire, il est désormais possible pour les éleveurs de déplacer leur bétail de plus en plus loin au sud comme jamais auparavant. Pourtant, en République centrafricaine et en République démocratique du Congo, l’expansion de ces zones de déplacement alimente des conflits croissants avec les communautés autochtones et les aires protégées. Non seulement le pastoralisme joue désormais un rôle central dans la myriade de conflits armés de la région, mais il devient rapidement une menace intrinsèque pour la conservation de la biodiversité dans toute la région. Ces tendances sont particulièrement prononcées au sein de la communauté Fulani/Mbororo de la région.

 

De plus en plus victime de - et impliquée dans - les conflits armés, la violence est de plus en plus le déterminant clé de la dynamique pastorale. Ce changement de dynamique, autrefois guidée par les facteurs environnementaux, certes instables, engendre une incertitude croissante auprès de toutes les parties impliquées, et crée de nouveaux défis pour les gouvernements, les communautés et les défenseurs de l'environnement.

 

Bien que le niveau d'implication délibérée des groupes pastoraux dans les crimes contre la faune sauvage reste floue, les incursions des éleveurs dans les aires protégées sont une cause majeure de la dégradation de l'environnement et du déclin des populations de faune sauvage.

Non seulement le bétail est porteur de maladies transmissibles, mais les éleveurs exterminent activement les grands prédateurs et créent de nouvelles voies permettant aux braconniers de pénétrer dans des environnements auparavant inaccessibles.

 

Ce rapport se concentre sur le paysage transfrontalier de Mbomou-Uélé, lequel inclut l’aire de conservation de Chinko (République centrafricaine), le Domaine de Chasse de Bili-Uere et le Parc National de la Garamba (République démocratique du Congo). Il propose un nouveau cadre d’analyse centré sur cinq groupes pastoraux distincts, mais interconnectés. Les groupes dominants, ayant un impact important sur le paysage protégé de Chinko-Bili-Garamba, sont le groupe du Darfour (centré sur le Sud-Darfour, Soudan) et le groupe de Mbomou-Uélé (centré entre Zemio, Mboki, Ango et Niangara).

 

Au cours des dix dernières années, on a assisté à une augmentation exponentielle du nombre d'éleveurs Mbororo lourdement armés se déplaçant du Darfour vers l'est de la RCA. Désorganisés par les conflits, ces éleveurs déplacent des troupeaux de plus en plus importants à travers un réseau instable de corridors non réglementés. La pression croissante de ces groupes du nord a un effet considérable sur la dynamique au sein du Groupe Mbomou-Uélé, imposant de nouveaux schémas de transhumance saisonnière poussant tous les éleveurs du Haut- Mbomou vers la RDC. Cela crée de nouveaux schémas d'interaction avec la population Mbororo résidente du Congo, qui a abandonné la transhumance au cours des deux dernières décennies en faveur de nouvelles formes localisées de déplacement.

 

En l’absence de politiques gouvernementales cohérentes et, dans de nombreux cas, en raison du manque de présence de l'État sur le terrain, les organisations de protection de l’environnement doivent intégrer le pastoralisme dans leur plan de gestion pour des raisons à la fois pratiques et éthiques. Ce rapport fournit une analyse technique de la dynamique pastorale dans la région afin de soutenir le développement d'approches de gestion adaptative. Fondé sur un engagement authentique, il présente une série de recommandations pour les acteurs régionaux et les ONG impliquées dans le pastoralisme.

 

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