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RdP19 PFBC - Événement parallèle CIFOR - Gestion du bois de chauffe et première décennie de la mise en œuvre de la REDD+ en Afrique centrale : Réalités et voie à suivre

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En Français: Fr FuelWood Side event CBFP 2022, report, Version of 21 oct 2022.pdf (650.6 Ko)

En Anglais: FuelWood Side event CBFP 2022, report, Version of 21 oct 2022.pdf (368.4 Ko)

Organisateur : Denis Sonwa (CIFOR)

Co-organisateur : Abdon Awono (CIFOR) ; Jolien Schure ; Cerutti, Paolo (CIFOR)

Libreville 07/07/2022.

 

Contexte/Objectif :

Le bois de chauffe est la principale source d'énergie pour la cuisson au sein des ménages d'Afrique sub-saharienne, contribuant à la sécurité alimentaire et aux besoins nutritionnels de millions de personnes. Sa gestion entraîne donc des impacts tant sur l'environnement que sur le domaine socio-économique. L'événement était basé sur l'échange de connaissances sur la gestion du bois de chauffe en Afrique centrale. L'objectif principal était de partager les expériences entre les praticiens et de générer les premières leçons liées à l'utilisation du bois de chauffe après une décennie de mise en œuvre de REDD+ dans les pays d'Afrique centrale. L'événement était composé de 5 présentations. Il a combiné des présentations directes avec une participation en ligne et physique.

 

La réunion a débuté par une présentation de Denis SONWA, suivie par la présentation des grandes articulations devant meubler la séquence qui a été faite par Abdon AWONO. Il a souligné l'importance de la gestion efficace du bois énergie en Afrique centrale dans un contexte marqué par les changements à l'échelle mondiale et où la majorité de la population utilise le bois énergie comme principale source d'énergie. La gestion durable du bois-énergie peut être un levier important dans la lutte contre la déforestation et la dégradation des forêts, la préservation de la biodiversité et le développement communautaire dans le cadre de REDD+. Ensuite, différentes présentations ont suivi.

 

La première présentation sur la récolte du bois de chauffe et l'implication de l'utilisation et de la couverture des sols dans la Mangrove du Cameroun a été faite par Claude TAGNE. Dans un contexte marqué par la forte demande en bois de chauffage de la ville de Douala et où la principale source d'énergie utilisée par les pêcheurs pour le fumage du poisson est le bois prélevé dans les mangroves. Ces forêts sont soumises à des pressions humaines très importantes, responsables de changements dans l'occupation et l'utilisation des sols. Il a utilisé la télédétection pour caractériser les implications de la récolte de bois de chauffe sur la dynamique de l'écosystème des mangroves et la couverture/utilisation des terres au Cameroun.

 

La deuxième présentation qui portait sur l'augmentation des bois par des plantations agroforestières dans les communautés locales, donnée par Abdon AWONO du CIFOR, a souligné l'effort de plantation d'arbres à croissance rapide destinés au bois de chauffage au Cameroun. Dans le cadre du projet GML, ils ont contribué à la plantation d'arbres à croissance rapide par les réfugiés et les communautés locales, dans le site des réfugiés près de la frontière du Cameroun et de la République centrafricaine, et dans la région du Centre, près de la ville de Yaoundé, au Cameroun. Des arbres comestibles ont été associés au matériel de plantation pour améliorer la sécurité alimentaire par l'agroforesterie.

 

Quant à la troisième présentation, qui portait sur le bois de chauffe et la REDD+ en RDC, Jean Jacques BAMBUTA, du CN REDD+ RDC, a parlé de l'expérience de son pays en matière d'initiatives REDD+. Il a souligné que dans chaque région de la RDC, des efforts ont été entrepris pour insérer REDD+ dans la stratégie de développement et réduire les émissions de gaz à effet de serre provenant des forêts. La RDC intègre le bois-énergie dans chacune des initiatives REDD+ infranationales tandis que le pays développe des activités au niveau national pour structurer le cadre de gouvernance lié à la collecte et aux utilisations de la biomasse.

 

Enfin, la quatrième présentation a porté sur le commerce transfrontalier du bois énergie de la région de l'Extrême-Nord du Cameroun : Le besoin urgent d'une réglementation régionale, a été faite par Jean Hugues Nlom de l'Université de Douala. La présentation a donné un aperçu du contexte socio-économique et environnemental de la gestion et du commerce du bois de chauffe dans la région de l'Extrême-Nord du Cameroun et des pays voisins, le Tchad et le Nigeria. Le flux transfrontalier de bois d'énergie à travers les frontières du Cameroun est un enjeu très important. En effet, il souligne que l'absence de réglementation régionale sur le commerce transfrontalier du bois-énergie et l'extrême pauvreté des populations rurales, intensifient les transactions et la pression sur les écosystèmes forestiers de l'Extrême Nord.

Il ressort de ces présentations les conclusions suivantes :

  • La promotion d'une gestion efficace du bois énergie dans les pays d'Afrique centrale est urgente au regard de la vulnérabilité des écosystèmes et de leur rôle crucial dans le stockage du carbone.
  • Dans les pays du Bassin du Congo, l'augmentation de la production de bois énergie est liée à la forte demande des villes, à la forte croissance de la population et à l'absence d'une politique réglementaire régionale régissant les activités connexes.
  • Il est indispensable de renforcer la capacité de production de bois de chauffage des écosystèmes naturels en augmentant la plantation d'espèces à croissance rapide.
  • Il convient de proposer un schéma précis permettant de concilier les ambitions liées à l'utilisation d'énergies moins émettrices de carbone et au renforcement des puits de carbone des États du Bassin du Congo dont les sources d'énergie sont largement basées sur les ressources ligneuses, avec la nécessité de lutter contre la dégradation des forêts et la déforestation.
  • Des efforts sont déployés et doivent être soutenus afin de réduire la déforestation liée à la production de bois énergie, à travers des normes réglementaires adaptées régissant les activités d'exploitation et de commercialisation, la planification territoriale, la coordination des politiques énergétiques et la bonne gouvernance des ressources naturelles.

 

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