AEP RDC/Forêt : à qui profite l’exploitation artisanale du bois d’œuvre en RDC ?

Une étude de la Banque mondiale sur l’exploitation artisanale du bois d’œuvre menée en 2015 a révélé que le volume de production du bois d’œuvre atteint chaque année entre 3 et 4 millions de mètres cubes.

Selon les mêmes données évoquées par la CAFI, seuls 300.000 m3 proviennent de l’exploitation industrielle du bois. En effet, plus de 90% du bois d’œuvre du pays provient sans nul doute du secteur artisanal. Ainsi, c’est l’une des activités les plus lucratives en République démocratique du Congo.  

 

Ce secteur, bien encadrée, pourrait devenir pourvoyeur d’emplois et du bien-être, et contribuer ainsi de manière significative à l’économie nationale. Cependant, le développement des marchés intérieurs du bois, et le manque du cadre légal clair ont provoqué une ruée sans précédent vers cette ressource exploitée souvent dans toute illégalité. Pour mieux comprendre les rouages de ce secteur considéré à ce jour comme l’un des secteurs destructeurs des forêts congolaises, notre équipe a mené une enquête dans trois provinces forestières à savoir, l’Equateur, la Tshopo et le Mai-Ndombe.

 

La province de l’Equateur est l’une des provinces forestières qui alimentent en grand nombre les marchés de Kinshasa. Les multiples cours d’eaux qui la traversent offrent une opportunité aux exploitants artisanaux, de couper, transporter et vendre leurs marchandises à Mbandaka, et à Kinshasa. Cependant, cette activité lucrative se fait dans une opacité la plus totale et une illégalité difficile à décrire.

 

Des permis politiques

Selon plusieurs sources contactées sur place, cette situation d’illégalité est favorisée notamment par les autorités au niveau de la province. Parfois, les permis des coupes sont délivrés par le gouverneur de la province sans que l’administration n’en soit au courant. Ces autorisations de coupe se retrouvent entre les mains des personnalités politiques, administratives, militaires, judiciaires, et la liste n’est pas exhaustive. D’où l’appellation des « permis politiques ».

 

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