Commerce Artisanal du Requin en République du Congo - Traffic

Les pêcheurs congolais se tournent vers les requins, mais la capacité excessive des flottes de pêche met en péril la sécurité alimentaire locale, les moyens de subsistance et les populations des requins.

 

Brazzaville, République du Congo, 17 août 2020—De plus en plus de pêcheurs artisanaux congolais se tournent vers la pêche au requin à cause de la raréfaction croissante d’autres stocks de poissons surexploités par les pêcheries industrielles : des améliorations urgentes du cadre règlementaire et de gestion sont nécessaires pour éviter un effondrement de la pêche au requin et protéger les moyens de subsistance locale, selon un nouveau rapport de TRAFFIC.

La pêche artisanale au requin par les pêcheurs migrants à l’aide de pirogues « Popo » (grandes pirogues motorisées) est une pêcherie importante dans la ville portuaire maritime de Pointe-Noire depuis le début des années 1980, motivée par une demande extensive de l’Asie de l’Est et du Sud-Est pour les ailerons.

 

Elle est également tirée par la demande locale de viande de requin transformée. Sur les 1.868.701 kgs de captures de requins rapportés en 2017, 95% (1.766.589 kgs) provenaient de la pêche artisanale, soit 32% du total des captures artisanales des poissons. La viande est transformée et vendue sur les marchés locaux pour la consommation intérieure..

 

    Les requins sont devenus une source essentielle de survie et de revenus pour la population locale dont la subsistance et le bien-être sont gravement menacés si les populations des requins s’effondrent

Constant Momballa de TRAFFIC, auteur du nouveau rapport

 

« La surcapacité et la pêche illégale menacent la survie même des requins comme le Requin-marteau halicorne, dont les juvéniles sont régulièrement débarqués à Pointe-Noire alors qu’au niveau mondial, il est en danger critique et extrêmement menacé d’extinction selon la liste rouge de l’IUCN, » a déclaré Momballa.

 

Bon nombre d’ailerons exportés proviennent d’espèces de requins inscrites aux annexes de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES), mais la nouvelle étude n’a trouvé aucune preuve d’exportations conformes aux règlements de la CITES – l’exportation des ailerons ne figure pas dans les données nationales de la pêche ou celles des douanes, même si Hong Kong a enregistré des importations totales de 131.594 kgs d’ailerons de requins séchés provenant du Congo entre 2005 et 2019.

 

De la même façon, les statistiques officielles manquent de données sur la pêche illégale et les stocks de poissons, ce qui les rendent inadéquates pour surveiller la surcapacité, la surpêche, et la pêche illicite, non-déclarée et non-réglementée (INN), et la menace de surexploitation avec de conséquences désastreuses sur les ressources halieutiques et l’économie locale.

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