Cinq choses à connaître sur les briquettes de biomasse et la bioénergie durable en Afrique – CIFOR

La majorité des africains dépendent du bois pour cuisiner et se chauffer en raison de son prix abordable, de son accessibilité et de sa polyvalence pour répondre à leurs besoins. Toutefois, s’il constitue un moyen peu coûteux pour cuisiner, chauffer les habitats et alimenter les activités industrielles, une part importante du bois est obtenue de manière non durable, contribuant ainsi à la déforestation et la dégradation des sols. De plus, le bois est souvent brûlé dans des appareils inefficaces, dégageant des émanations nocives pour la santé et pour l’environnement.

Les briquettes combustibles pourraient contribuer à lutter contre ces problèmes.

 

Alors que les populations dépendantes du bois augmentent dans la région et que l’accès au bois diminue, les briquettes de biomasse offrent une solution pratique pour compléter l’utilisation du bois comme combustible. Ces briquettes sont produites en compactant en un seul bloc solide des résidus de biomasse (tels que de la poussière de charbon de bois, de la sciure, des restes de bois ou des résidus agricoles) avant d’être utilisé comme du charbon de bois ou du bois de chauffage. Si les matériaux de base ne tiennent pas ensemble, une substance liante est ajoutée, comme de la terre, de l’argile ou de l’amidon. Pour un usage domestique, les briquettes fabriquées à partir de biomasse carbonisée sont à privilégier, car les briquettes non carbonisées sont surtout utilisées à des fins industrielles.

 

Davantage durables et écoénergétiques, les briquettes pourraient contribuer à réduire la pression sur les forêts et à abaisser les niveaux de pollution dans les zones urbaines, à condition que davantage de personnes commencent à les utiliser. Ainsi, à titre d’exemple, dans le quartier de Kibera à Nairobi, l’un des plus grands bidonvilles d’Afrique, des recherches ont montré que l’utilisation de poussière de charbon de bois à combustion lente et de briquettes de terre réduisait de 70 % les dépenses énergétiques des ménages pour cuisiner si les familles fabriquaient leurs propres briquettes, et de 30 % si elles les achetaient.

Suite à un récent webinaire consacré aux briquettes de biomasse organisé par The Charcoal Project, voici les cinq points pertinents à retenir sur ce combustible émergent qui pourrait avoir un impact majeur.

 

1) Les briquettes de biomasse représentent une opportunité pour les petites entreprises

La production et la vente de briquettes offrent des possibilités de revenus importants pour les entrepreneurs et les intervenants dans la chaîne d’approvisionnement. En effet, en Afrique, le marché des combustibles de cuisson et de chauffage présente un potentiel énorme, et le lancement d’une production de briquettes est relativement aisé. De plus, d’après Sylvia Herzog, directrice de The Charcoal Project, une organisation à but non lucratif spécialisée sur les solutions reposant sur l’exploitation durable de la biomasse, la concurrence reste fragmentée et aucune grande entreprise de briquettes n’a accaparé le marché.

 

Les petites entreprises du Kenya et de l’Ouganda qui se sont lancées sur le marché se concentrent sur les différents besoins énergétiques des couvoirs de volailles, des ménages ruraux, des établissements touristiques et de restauration, ainsi que des classes populaires et moyennes des zones urbaines.

 

Ainsi, l’entreprise kenyane Eversave Briquettes Ltd. produit mensuellement 10 tonnes de briquettes de charbon de bois fabriquées à partir de poussière de charbon de bois collectée sur les sites d’usine et mélangée à de la gomme arabique. Lorsque la poussière de charbon de bois se fait rare, ils la fabriquent à partir de coquilles de noix de macadamia carbonisées. Vendue entre 25 et 30 shillings kényans le kilogramme (soit l’équivalent d’environ 0,25-0,30 dollars), l’entreprise dirigée par des femmes réalise une marge bénéficiaire de 20 à 30 %. De même, basée à Nairobi, l’entreprise Chardust Ltd. récupère la poussière de charbon de bois auprès des marchands de charbon de bois de la ville, produit des briquettes de formes et de tailles variées pour différents usages, et écoule environ 200 tonnes par mois sur les marchés locaux.

 

En savoir plus...

Retour

Actualités des partenaires