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Cameroun: protéger les ayants droit coutumiers pour mieux restaurer les paysages

 

Le plus grand potentiel pour la restauration des paysages forestiers (RPF) au Cameroun se trouve sur des terres du domaine national, une catégorie juridique vague comprenant des terres non enregistrées qui sont occupées ou utilisées par les communautés sur la base d’arrangements coutumiers, plutôt que de titres de propriété. Dans l’état actuel des choses, l’État peut disposer à volonté des terres du domaine national à des fins « d’intérêt privé » comme la création de réserves agroindustrielles, d’unités forestières d’aménagement ou des aires protégées, ce qui signifie que les communautés peuvent être expropriées à tout moment avec peu ou pas de compensation.

 

« Il est essentiel que l’État mette en place un mécanisme qui permet de protéger les investissements des communautés locales dans la restauration des paysages forestiers», a déclaré Abdon Awono, scientifique au Centre de Recherche Forestière Internationale et au Centre International de Recherche en Agroforesterie (CIFOR-ICRAF). « Les lois actuelles sur le régime foncier et forestier n’offrent pas suffisamment de sécurité juridique et peuvent décourager les investissements individuels et collectifs dans la restauration.»

 

S’appuyant sur une vaste revue de la littérature scientifique et du cadre juridique, une étude dirigée par Awono analyse les liens entre les systèmes fonciers formels et coutumiers au Cameroun, et leurs implications pour les initiatives de restauration. Le document occasionnel décrit également les mesures concrètes que les décideurs politiques, les bailleurs de fonds et les promoteurs de projets peuvent prendre pour faire progresser les objectifs de restauration des paysages et débloquer leurs co-bénéfices en matière de développement durable.

 

Dans le cadre d’un effort mondial visant à restaurer les paysages, le Cameroun s’est engagé à restaurer un peu plus de 12 millions d’hectares de terres forestières d’ici 2030; faire progresser les objectifs de neutralité en matière de dégradation des terres grâce à des initiatives telles que la Grande Muraille Verte; et s’attaquer aux facteurs de déforestation et de dégradation des forêts, qui se sont accélérés dans le bassin du Congo au cours de la dernière décennie.

 

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