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Comment la lutte contre la déforestation causée par le cacao s’articule de manière collective

Les problèmes aigus qui affectent le commerce du cacao en Côte d’Ivoire risquent de se propager comme une contagion en Afrique centrale. La RDUE peut aider les petits exploitants à comprendre le contexte plus large dans lequel ils opèrent et à mieux défendre leurs droits, écrivent Salomon Essaga et Christian Ngoube Ngoube, du Centre pour l’environnement et le développement (CED). 

Les dommages environnementaux causés par la production de cacao en Côte d’Ivoire et les difficultés rencontrées par les cultivateurs de cacao pour joindre les deux bouts sont bien documentés. 

Aujourd’hui, le risque de voir ces dommages se propager et se produire à grande échelle en Afrique centrale s’accroît, à mesure que la production de cacao augmente en République démocratique du Congo (RDC), en République du Congo (RdC) et dans notre propre pays, le Cameroun. 

La production devrait exploser dans ces pays au cours des prochaines années, le Cameroun et la République du Congo étant appelés à augmenter leur production de manière significative. Le Cameroun, dont 46 % du territoire est recouvert de forêts tropicales et dont les forêts primaires disparaissent rapidement, est déjà le troisième producteur de cacao en Afrique et le quatrième dans le monde. 

L’expansion de la production de cacao fait peser de graves menaces sur ces pays fortement boisés : sur la biodiversité et sur les moyens de subsistance des populations, les cultivateurs de cacao ne tirant généralement pas les bénéfices qu’ils devraient de cette denrée de base. 

Il est donc urgent de contrer cette menace croissante. Elle nécessite une approche unifiée, dans laquelle les stratégies et les connaissances sont partagées afin d’atteindre l’objectif de protection des forêts et des moyens de subsistance des petits exploitants agricoles. 

Dans cet esprit, nous nous sommes réunis en juillet à Yaoundé avec des représentants de Fern et de la société civile de Côte d'Ivoire (IDEF, Solidaridad West Africa et Inades formation) et de la RdC (FGDH), où nous avons tenu des ateliers explorant les possibilités de collaboration et d’élaboration d’une approche commune en matière de plaidoyer. Nous avons également rendu visite à des petits producteurs de cacao dans les divisions de Lekie et de Upper-Sanaga dans la région centrale du Cameroun – deux hauts lieux de la production de cacao – afin de comprendre leurs réalités et de les sensibiliser au règlement de l’UE sur la déforestation (EUDR). 

Sensibilisation 

La visite sur le terrain a été importante à plusieurs niveaux. 

Nous avons découvert la manière dont les petits producteurs de cacao plantent et récoltent, ainsi que les défis auxquels ils sont confrontés. Ils ont également appris ce qu’est le règlement sur la déforestation, ce qu’il implique et comment il les affectera. 

Ces petits exploitants sont généralement isolés dans des communautés rurales, mais l’EUDR peut les aider à comprendre le contexte plus large dans lequel ils opèrent. La production de cacao ne consiste pas simplement à cultiver du cacao et à le vendre. Ils font partie d’un système, et s’ils sont structurés, ils peuvent mieux défendre leurs droits au sein de ce système. 

Les petits exploitants rencontrés sont prêts à s’adapter aux exigences d’une production durable et légale. La plupart du cacao produit au Cameroun est du cacao agroforestier – ce qui est dans l’intérêt à long terme des agriculteurs. 

Nous avons également réalisé qu’il nous restait beaucoup de travail à faire, en particulier pour sensibiliser aux opportunités que l’EUDR offre aux petits exploitants, et pour les aider à s’adapter à ses exigences. 

Il faut faire davantage pour sensibiliser les petits exploitants à l’impact de la production de cacao sur les forêts. C’est d’autant plus important que le changement climatique fait déjà sentir ses effets et que la production de cacao diminue en conséquence. 

Collaboration 

Les ateliers et la visite sur le terrain ont été particuliers parce qu’ils nous ont donné l’occasion d’établir des collaborations entre des groupes de la société civile de différents pays qui sont confrontés aux mêmes problèmes – même si les industries du cacao sont à des stades de développement différents dans chacun d’entre eux. 

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