
Les 10 et 11 juillet 2025, Libreville, capitale de la République gabonaise, a accueilli une conférence sous-régionale de grande importance rassemblant les membres du Partenariat pour les Forêts du Bassin du Congo (PFBC).
Cette rencontre, axée sur la criminalité environnementale et le conflit homme-faune, a marqué un tournant stratégique pour l’Afrique centrale dans la préservation de ses écosystèmes et de la sécurité humaine.
La conférence, précédée de plusieurs événements thématiques (journées scientifiques, de la société civile, des aires protégées, de la transhumance, et lancement du projet CRAFT), a permis de renforcer les synergies entre acteurs étatiques, non étatiques et partenaires techniques et financiers. L’enjeu est double : endiguer la criminalité environnementale qui alimente l’instabilité régionale et trouver des solutions pérennes pour une meilleure coexistence entre les communautés humaines et la faune sauvage.
Lutter contre la criminalité environnementale : un impératif régional
La déclaration finale adoptée à Libreville souligne la nécessité d’une réponse politique forte, coordonnée et multisectorielle à l’échelle de l’Afrique centrale. Parmi les mesures proposées figurent l’élaboration d’une vision stratégique commune, un audit des dispositifs existants, l’harmonisation des cadres juridiques et la prise en compte des pratiques inspirées de la lutte contre le crime organisé transnational.
Le renforcement de la coopération entre autorités judiciaires et forces de l’ordre, la protection des défenseurs de l’environnement, ainsi qu’une communication intégrée autour de la criminalité environnementale figurent aussi parmi les priorités. L’implication du secteur privé, la lutte contre la corruption et l’intégration de ces enjeux dans les stratégies nationales et internationales (SPANB, cadre de Kunming-Montréal, Convention UNTOC) sont également essentielles.
Mieux prévenir et gérer le conflit homme-faune
Face à la montée des conflits homme-faune, souvent exacerbés par la pression anthropique, les membres du PFBC appellent à une approche plus intégrée. Il s’agit d’inclure ces conflits dans l’ensemble des politiques publiques (agriculture, sécurité, infrastructures, santé, etc.) et de mettre en place des plateformes de gouvernance multisectorielles, dotées de moyens adéquats.
L’opérationnalisation de systèmes nationaux de suivi, l’intégration des CHF dans les études d’impact, et la mise en œuvre d’un programme régional basé sur les lignes directrices de l’UICN sont des recommandations clés. L’importance du savoir traditionnel des communautés locales et des peuples autochtones est également soulignée, tout comme la nécessité d’actions immédiates pour prévenir les pertes humaines et matérielles.
Une dynamique renforcée pour l’avenir des forêts d’Afrique centrale
En marge de cette conférence, les participants ont également contribué aux discussions sur le futur Pacte Global pour les Forêts d’Afrique Centrale, successeur du Congo Basin Pledge. Un délai a été fixé au 30 juillet 2025 pour l’intégration des contributions à la proposition franco-gabonaise.
Les participants ont salué l’engagement des autorités gabonaises et des co-facilitateurs pour la qualité de l’organisation et la richesse des échanges.
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