
Les zones humides, dont celles du bassin du Congo, disparaissent rapidement, mettant en danger des écosystèmes vitaux et les populations qui en dépendent.
Les zones humides, qui couvrent environ 6% des terres émergées, sont de véritables réservoirs de vie et de bienfaits pour l’humanité. Elles fournissent de l'eau potable, des ressources alimentaires, protègent contre les inondations, stockent du carbone et soutiennent la biodiversité. Leur contribution dépasse les 7,5% du PIB mondial via ces services essentiels. Pourtant, elles disparaissent aujourd’hui plus vite que tout autre écosystème, à un rythme moyen de 0,52% par an depuis 1970, période durant laquelle 22% des zones humides ont été perdues.
Le rapport "Perspectives mondiales des zones humides 2025 (pdf - 6.90 Mi)", publié à l’approche de la COP15 à Victoria Falls, Zimbabwe, tire la sonnette d’alarme. Si la tendance actuelle se maintient, 20% des zones humides restantes pourraient être détruites d’ici 2050, entraînant la perte de services écosystémiques d’une valeur estimée à 39 000 milliards de dollars à l’échelle mondiale. Cette situation menace la sécurité de l’eau, la lutte contre le changement climatique, la sécurité alimentaire et le bien-être de milliards de personnes.
Le bassin du Congo, l’un des plus grands réservoirs de zones humides tropicales au monde, joue un rôle crucial dans la régulation du climat et le maintien de la biodiversité. Ces zones humides abritent des écosystèmes uniques et contribuent de manière significative au stockage du carbone, tout en soutenant les communautés locales qui en dépendent directement. La dégradation accélérée des zones humides dans ce bassin expose la région à des risques accrus d’inondations, à la perte de ressources vitales et aggrave les impacts du changement climatique à l’échelle régionale et mondiale.
Malheureusement, un quart des zones humides dans le monde est en mauvais état écologique, particulièrement en Amérique latine, dans les Caraïbes, en Afrique et notamment dans des régions du bassin du Congo. Le rapport met cependant en avant des initiatives encourageantes. Par exemple, en Zambie voisine, une restauration soutenue par un investissement initial de 300 000 USD aide désormais 1,3 million de personnes à améliorer leurs moyens de subsistance tout en renforçant la biodiversité. D’autres programmes protègent des zones humides critiques pour les oiseaux migrateurs et les communautés humaines en Asie et en Afrique, y compris dans le bassin du Congo.
Pour inverser cette crise, le rapport recommande quatre axes d’action prioritaires :
- Intégrer la valeur écologique et économique des zones humides dans les décisions politiques et économiques, notamment pour les bassins majeurs comme celui du Congo.
- Reconnaître leur rôle fondamental dans le cycle global de l’eau.
- Inclure les zones humides dans les mécanismes de financement innovants, tels que les marchés du carbone et autres instruments financiers verts, pour appuyer leur gestion durable.
- Mobiliser des partenariats multi-acteurs pour financer et mettre en œuvre des projets de restauration sur le terrain, en impliquant fortement les communautés locales.
Cette feuille de route est cruciale pour préserver un capital naturel dont dépend la santé de toute la planète, y compris des régions clefs comme le bassin du Congo. L’urgence est claire : sans mesures rapides et coordonnées, nous risquons de perdre un écosystème vital et les innombrables bienfaits qu’il assure à l’humanité.
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