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La criminalité environnementale au Congrès mondial de la nature de l’UICN

A l’occasion du Congrès qui se tient à Abu Dhabi, le Pavillon France a accueilli le 10 octobre 2025 un évènement organisé par le Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères de la France avec la participation de la co-facilitatrice du Gabon pour PFBC Aurélie-Flore KOUMBA-PAMBO sur le thème : « Du Congrès mondial de la nature au Congrès mondial du crime :  une feuille de route sur la criminalité environnementale. »

De nos jours, les crimes qui affectent l'environnement (tels que l'exploitation forestière illégale, le trafic d'espèces sauvages, le trafic de déchets, la pêche illégale, les crimes liés à la pollution et l'extraction illégale de ressources) menacent les écosystèmes, la biodiversité et la résilience climatique. 

Non seulement ils mettent à mal les efforts de conservation et le développement socio-économique de nombreux pays, mais ils sont souvent liés au crime organisé et à la corruption. 

Il est donc nécessaire de créer davantage de passerelles entre le monde de la conservation et celui de la justice pénale. C'est l'objectif même de la motion sur les crimes qui affectent l’environnement (Crimes that Affect the Environment CAE) adoptée lors du Congrès mondial de la nature. 

Le Congrès mondial de la nature et le Congrès mondial contre la criminalité (WCCrim), tous deux organisés par les Émirats arabes unis, offrent une occasion unique de combler cette lacune en mobilisant les efforts mondiaux en faveur de la protection de la nature et du développement durable, ainsi qu'en s'engageant au niveau des institutions juridiques et des forces de l'ordre pour lutter contre la criminalité transnationale.

L’enjeu de l’évènement organisé sur le pavillon France était de susciter un dialogue stratégique entre plusieurs organisations spécialistes pour identifier la voie vers une action conjointe et concrète afin de préparer le terrain pour un congrès des Nations Unies sur la prévention du crime et la justice pénale en matière de crimes environnementaux.

Suite à l’évènement organisé par le PFBC sur ce même thème à Libreville en juin dernier, Aurélie-Flore KOUMBA-PAMBO co-facilitatrice gabonaise a rappelé que le PFBC se saisissait de toutes les occasions pour souligner que les crimes affectant l'environnement doivent être reconnus comme des menaces sérieuses dans les programmes criminels mondiaux.

L’Ambassadrice déléguée à l’Environnement française, Barbara POMPILI, a rappelé que « Le Congrès de l’UICN et le Congrès des Nations Unies sur la prévention du crime et la justice pénale, tous deux accueillis par les Émirats arabes unis, sont des événements majeurs pour poursuivre la mobilisation en faveur de la lutte contre la criminalité environnementale »

Sur ce sujet, l’Ambassadrice a souligné « qu’il apparaît nécessaire de renforcer le cadre international. Un 4ème protocole à la convention des Nations unies de lutte contre la criminalité transnationale organisée (UNTOC) permettrait de structurer une réponse internationale cohérente et ambitieuse ».

Introduit par le Lieutenant Colonel Ahmed Al Zarouni, directeur des relations internationales de la police (Emirats arabes unis) et représentant émirien de l’initiative internationale I2LEC, Giovanni BROUSSARD, Directeur par interim GPCAE de l’UNODC a fait un état des lieux de l’échelle et de l’impact des crimes environnementaux.

Puis un panel modéré par Susan Liebermann de WCS a permis un échange riche entre : 

  • HE Barbara POMPILI, Ambassadrice déléguée à l’environnement (France)
  • HE Dr Aurélie-Flore KOUMBA-PAMBO, Ambassadrice pour l’environnement, PFBC Co-Facilitatrice (Gabon)
  • John E SCANLON AO, Président Exécutif, ICEL (Spain)

Cet évènement a été organisé par le ministère français de l’Europe et des affaires étrangères (MEAE) avec le soutien de l’ONUDC, ICEL, WRI, WCS, et Wildlife Justice Commission.